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2019

Benjamin GRIVOT, Gentaro MURAKAMI, Kwangil HER, Quentin VINTOUSKY, Clémence JOLY

La correspondance est la relation qui s’établit entre plusieurs éléments. Dans cette exposition, 5 diplômés de l’École Média Art Fructidor se retrouvent : un échange s’établit entre les œuvres et les artistes.

Liés par ce passé commun, les différentes pratiques se retrouvent dans ce lieu de la chapelle du Carmel. Elle devient alors un point de rencontre géographique et amène une temporalité nouvelle.

Benjamin GRIVOT
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Another speaker in the wall, 2016, Résine polyester, bois


Benjamin Grivot

Depuis plusieurs années, le travail de Benjamin Grivot s’articule autour des relations entre les arts plastiques et la musique rock, son imagerie, son univers. En tant que musicien, il s’intéresse à la frontière qui a été érigée entre les différents domaines de l’art pour la briser.

Ses différentes expérimentations sont faites de déplacements d’objets et de matériaux qui ont souvent un pied dans l’actualité ou sont liés à un engagement politique. Plus récemment, Benjamin Grivot se met en scène dans son travail à travers des perfomances percutantes et souvent destructices.

 

En 2015, il réalise une recherche sous forme d’enquête sur le mouvement punk de nos jours  construite autour de moments de rencontre marquants avec différents artistes, musiciens et autres acteurs de cette scène. De ces entrevues et de ces rencontres naissent des réalisations plus engagées et avec un parti-pris plus fort. Questionnant les rapports d'autorité et de force dans notre société et en puisant directement dans son environnement direct, il créé un univers au croisement des pratiques, entre art et musique, art et artisanat, n’hésitant pas à y ajouter une touche d’humour, d’absurde ou de fiction.

Kwangil HER, Quentin

Kwangil Her

 

Habiter l’espace, l’architecture, le sculpter, s’y incorporer par des projections oscillant du spectaculaire à l’infime, c’est mettre l’oeil au centre mouvant d’une démultiplication qui en fait aussi bien un organe parmi d’autres du corps innombrables que celui dont tout dispositif dépend. Au point que l’oeil devient dispositif, selon une mise en abyme soulignant que la vision demeure, dans nos culture, toujours en regard d’elle même, jusqu’à l’éclair de pensée qui fait l’oeil intérieur.

Le projet de Kwangil Her a pour objectif, de définir le concept du «Monde-écran», de se présenter comme la reconstitution dun paysage partiel où s’inscrit la mémoire des vies vécues, des objets possédés ou abandonnés, et des lieux habités. Cette notion regroupe celle d’Histoire et de mémoire collective, avec celle d’architecture de la salle d’exposition. Dans sa mise en place, celle-ci renvoie à des systèmes de mise en scène qui intègrent les conditions de réapparition de la sculpture par des éléments liés au changement d’échelle.

L’artiste développe et reproduit des objets sculpturaux, symboliques en utilisant des techniques de sculpture classique comme le modelage, l’empreinte et le moulage. les procédés de représentation qu’il emploie font apparaitre le rapport de l’homme avec son environnement naturel ou culturel et questionnent les relations et les jeux d’échelle dans nos organisations sociales, à travers l’hétérogénéité des matériaux assemblés.

Dans son travail, Kwangil Her prélève des fragments de paysages et d’histoires collectives dans lesquels cohabitent des objets et des constructions du réel, tout en les mettant en scène à différentes échelles. En prenant souvent comme point de départ des éléments d’architecture liés à son habitat, il met à l’épreuve la perception du monde qui nous entoure en recréant des objets ou détails, des formes surdimensionnées ou miniatures, archéologiques.

 

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Pavillon au chant des perles, 2018, Eau, résine polyester, bois, pompe à eau, programmateur

Clémence JOLY1

Clémence Joly

 

Dans son travail, Clémence Joly associe des images photographiques ou vidéos avec des installations lumineuses qui utilisent l'espace. Dans ces images, un rapport réflexif s’installe avec le médium, l’objet photographique. Par la captation de la lumière et celle du mouvement, de l’arrêt. De façon parfois évanescente, subtile.

La photographie d’Aphrodite donne le ton, une couleur qui démarre dans l’espace mais aussi l’idée d’un mouvement figé par le sculpteur et à nouveau par l’œil photographique.

Les espaces sont utilisés en fonction de la lumière déjà présente et de la façon dont on peut les moduler. Différents types de lumières se rencontrent : naturelles, artificielles, transformées. Sa pratique résulte d’un intérêt singulier pour le lieu d’exposition. Particulièrement la manière dont les lumières fonctionnent dans cet espace : par la qualité d’absorption des murs, les ouvertures de l’espaces, les lumières intérieures et extérieures. De ce fait le lieu proposé pour l’exposition ainsi que la perception qu’en aura le spectateur a un grand intérêt pour l’artiste.

Ces lumières se mêlent aux images, génératrices de colorimétries qui créent une cartographie colorée de l’espace. Entre, la transition. La transition au centre des images mais aussi des lieux. Des images qui montrent une transition et qui le sont aussi dans l'espace.

L’objet se retrouve parfois au centre des prises de vue, liées à une culture visuelle du set design. Ce sens de la composition, allant jusqu’au terrain de l’édition et de la mise en page accompagne l’assemblage des images.

 

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Nervures, 2017, Tirages argentiques

Gentaro MURAKAMI

Gentaro Murakami

Gentaro  Murakami présente dans ses peintures une découverte de son monde imaginaire  merveilleux. S’inspirant d’images de films ou de photographies historiques – venants d’archives communes mais aussi personnelles – il déploie une confrontation entre deux mondes qui l’accompagnent depuis son parcours du Japon en France.

Au moyen de l’immense gamme d’images issues de différents médias, lieux, époques et sujets, il crée un portrait universel qui « défiltre » les images initiatrices à travers de son propre regard. Dans le jeu avec les méthodes de la photographie ; questionnant le regard, le cadre, les visages, les compositions ou les reflets ainsi que le passage virtuose de la netteté au flou, Murakami développe ainsi une nouvelle manière de capturer l’image. Employant une méthode qu’il appelle « coloriage autochrome », l’artiste trouve en outre un moyen d’aller plus loin que le photoréalisme et restitue les couleurs des images anciennes par une approche individuelle. Les tableaux reproduisent ainsi son égard sur les paysages, les intérieures et la vie mondaine du passé et du présent pour relier toutes ses origines et créer en conséquence une résonance harmonieuse pour découvrir ses pays merveilleux.

Céline Lange Pult galerie lange + pult, Auvernier

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Painting woman, 2018, Huile sur toile 

Sonniger Tag No 3, Huile sur toile, 2018

Quentin VINTOUSKY

Quentin Vintousky

 

Qu’est ce qu’une image ? Cette question constitue le noyau du travail de Quentin Vintousky.

C’est aussi celle que pose W.J.T Mitchell, lorsqu’il parle de « Pictions » et nous dit qu’il n’existe pas d’images sans objets, mais aussi pas d’objets sans images. Que l’image est une forme de vie, l’objet un corps qui l’anime. Ce terme de Piction, l’amène à pousser la réflexion plus loin et aller ainsi explorer la relation entre l’objet et sa représentation.

La pratique de Quentin Vintousky commence par un archivage permanent où se construit l’idée d’une collection qui devient au fur et à mesure du temps une matière première, une source de recherche. De ce fait son geste rejoint de près ou de loin celui de l’archéologue ou de l’ethnologue, qui, collecte, archive, sélectionne des objets, images, issues de son environnement immédiat. Ces matériaux proviennent de différents domaines comme la mode, l’architecture, le design, l’imagerie liée à l’histoire de la sculpture et à celle de l’art, chacun venant de supports divers (textes, objets, images). Susan Sontag dans son écrit intitulé « Sur la photographie », explique que la puissance sans fin de la photographie impose au photographe s’il veut faire œuvre de savoir sélectionner, mais aussi organiser des réseaux internes de significations, l’organisation de corpus ». En venant les manipuler, les détourner et les réagencer, l’artiste se réapproprie ainsi ces images, remettant en question leurs statuts, dans un monde où l’image est devenue omniprésente.

L’ensemble du travail prend forme dans des installations qui évoquent un espace, un souvenir, un endroit qui lui est propre. À l’intérieur de ces espaces, les images oscillent entre passé et présent, apparaissant comme les pièces arrêtées d’une narration non-linéaire et polysémique qu’il ne tient qu’aux spectateurs de recomposer. Cette narration se met en place par le dialogue qui s’installe entre les pièces. Dialogue renforcé par cette notion de ricochet qui au gré de ses rebonds vient lier les pièces entre elles créant ainsi une cosmologie, un paysage à l’intérieur duquel se tisse des diagonales. Chaque pièce est ainsi posée et associée à d’autres sous forme de collage mettant ainsi en jeu les tensions qui se manifestent entre les matériaux.

Les images qu’elles soient sculpturales ou photographiques, mises en place dans les installations deviennent comme des objets, une chose en suspension entre la sculpture et l’image. De ce fait, cette réflexion autour de l’image ce fait au travers de la sculpture.

« Par « image »,  Quentin Vintousky entend toute ressemblance, figure, motif ou forme apparaissant au travers d’un médium, quel qu’il soit. Par « objet » il entend le support matériel dans ou sur lequel une image se révèle ainsi que la matérialité à laquelle elle se rapporte ou qu’elle donne à voir ( …) Par « médium », il entend enfin l’ensemble des pratiques matérielles qui associent une image à un objet de sorte à produire une Piction. »

 

J.W.T Mitchell, Que veulent les images ?

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S’entremêler les doigts, 2019, 100 X 66,2 cm,

Tirage lambda sur papier photo, Couleur satiné Kodak

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Le Siffleur, 2017, Tirage lambda sur papier photo

Couleur satiné Kodak Dimension variable

Jean-François DEMEURE1

Jean-François DEMEURE

HANAMI  -  Un printemps de fleurs blanches butinées par des carassins.

Tout exposition est rétrospective. Elle est un regard dans le rétro, regard dans une perspective qui est placée derrière soi pour faire le point sur l’avenir. Elle n’est pas la formalisation d’une chronologie. Celle-ci n’a jamais beaucoup de sens car des recherches s’ouvrent à un moment puis maturent à l’abandon dans un coin de l’atelier, dans l’atelier de la tête. Tout à coup une opportunité les fait réapparaître, un hasard, l’inattendu d’une porte qui s’ouvre ou plus simplement l’accès à des moyens dont on ne disposait pas etc. Les raisons sont infinies de remettre à plus tard des travaux esquissés. Une chronologie ne peut rendre compte de cet entrelacs de chemins qui tous mènent au présent d’une œuvre. On voit toujours celle-ci dans un présent rétrospectif. Une exposition est ce rétro présent. Une sorte de rétropédalage comme les pistards le pratiquent, restant à l’arrêt le temps d’un fragile équilibre pour l’examen d’une situation avant de relancer la machine. L’exposition est cette manière d’aborder la mise en vue d’un travail.

Jean-François DEMEURE

 

 

Art Image consacre depuis les débuts de son existence en 2000 une place non négligeable à la sculpture. La sculpture actuelle pour être précis. Accueillir aujourd’hui Jean-François Demeure ne peut être que dans la continuité de ce que nous avons toujours montré.

 

Jean-François Demeure, né en 1946, a été formé à l’Ecole des Beaux- Arts de Nice dans les années 60. Sculpteur avant tout, il a enseigné la culture générale, puis le volume et l’espace de 1973 jusqu'en 2012 à l'École Nationale Supérieure d'Art de Limoges.

 

Depuis 1976, on lui doit de très nombreuses expositions, installations et vidéos. En 1983, il a participé au lancement du parc de sculptures de l'Ile de Vassivière en Limousin qui devînt ensuite le Centre international d'Art et du Paysage. Il a également participé à de nombreuses résidences d’artistes à l’étranger. Ses œuvres sont présentes dans de nombreuses collections publiques et privées.

Il pratique un art protéiforme où la sculpture tient une place centrale. La pierre est son matériau de prédilection. Il l'utilise sous une forme contemporaine et conceptuelle. Ses œuvres installent des relations dichotomiques entre ses éléments constitutifs : lourd/léger, fragile/solide, vivant/inerte, dur/mou, plein/vide. D’où ces autres ingrédients dans son travail que sont le sel, l’herbe, le beurre, le miel, la lumière et même des fruits rouges telle une framboise, des fleurs telle une marguerite, du vin. Le rapport au temps occupe également une place importante. La sculpture est aussi présente dans ses œuvres sur châssis. Les supports, papier ou carton, sont perforés, embossés, incisés, créant en relief toutes sortes de motifs abstraits ou non et parfois associés à des matériaux divers. À côté de ce travail, il développe une série d'aquarelles colorées inspirées notamment par la philosophie analytique américaine. Le texte, poétique ou philosophique, drôle ou sérieux, est un autre axe de ses recherches. Et il y a encore les livres d’artiste, dont le dernier, très différent, « Le Merveilleux haïtien » de René Depestre, est un livre en porcelaine.

 

Aujourd’hui, Jean-François Demeure nous entraîne vers le pays du Soleil-Levant, où il a plusieurs fois exposé. Le pays des jardins, des cascades, non loin du Mont Fuji, le pays où l’on admire les cerisiers en fleurs. La contemplation des fleurs de cerisiers est une tradition ancestrale du Japon, le hanami, imprégnée des rites shintoïstes et de philosophie, héritière de fait d’un mouvement philosophique historique, le Mono No Aware, signifiant « le pathos des choses ». Un mouvement qui prône la beauté de l’éphémère, la mélancolie du temps qui passe, l’apologie de la nature et qui invite à s’émerveiller de l’instant présent. Tour à tour artistique, philosophique ou meurtrière, allégorie du cycle de la vie, la fleur de cerisier se révèle être un symbole identitaire millénaire, emblématique de la culture japonaise.

 

De là, les fleurs conceptuelles, assimilables à des poèmes cristallisés, longuement méditées de Jean-François Demeure. Des sculptures évidées en leur partie haute servant chacune de réceptacle aqueux à un cyprin doré (carassius auratus) nageant dans cet espace créé ex nihilo ou plutôt ex materia. La pierre, l’eau et l’élément vivant à la symbolique trouble.

Il

Chapelle du Carmel estrade 10.32.31-2.jp
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Joel KERMARREC ...

L’univers de Joël KERMARREC

par Jean-Pierre LOUBAT

Jean-Pierre LOUBAT
Photographe

Jean-Pierre Loubat est né à Nîmes en 1944. Il vit et travaille dans cette ville. Passionné de photographie dès sa jeunesse, il va pour la première fois en 1973 aux Rencontres photographiques d’Arles où il rencontre Lucien Clergue qu’il reverra par la suite très souvent aux arènes de Nîmes où il photographiait les corridas. Cette amitié avec Lucien Clergue, photographe des baigneuses aspergées par les vagues et des corridas, Lucien Clergue l’ami de Picasso, est d’une importance capitale dans sa trajectoire artistique. En 1986, il fait sa première exposition personnelle, « Les épouvantails », à la Galerie Art Vivant à Nîmes. Les années 90 à 98 sont quelques années complexes et difficiles dans sa vie personnelle et professionnelle. Il fonde l’association Art Plus en 1992 et dirige la galerie Art XIII à Arles jusqu’en 1998. En 1999, il déménage à Grenoble et la photographie revient au premier plan. Photographies de mode et de nus dans le sillage de Jean-Louis Sieff, Guy Bourdin, Helmut Newton. Il fait une première exposition, « XS », à la galerie Fluid Image. A cette même période il développe un projet de longue haleine : aller sur tous les lieux fréquentés par Marcel Proust et qui ont contribué à la recréation des lieux dans « A la recherche du temps perdu ». Paris, Illiers-Combray, Evian, Trouville, Cabourg, Amsterdam, Venise… Ce travail aboutira à une exposition en 2011 à la Galerie Deleuze-Rochetin à Arpaillargues. En 2001, il travaille avec le plasticien Jacques Barry et ils partent tous deux en résidence au Mont-Athos, aux nombreux monastères orthodoxes. En 2005, il revient à Nîmes avec de nouvelles résidences, des expositions et une rencontre décisive avec le plasticien Jean Marc Scanreigh. Il y rencontre également le peintre Claude Viallat, fondateur du mouvement Supports / Surfaces pour qui il travaillera, photographiant son travail, et qui le mettra en réseau avec les autres membres du mouvement, faisant leurs portraits et photographiant leurs ateliers. Ce qui conduira à une exposition à Nîmes en 2019 intitulée « Supports papiers / Surfaces sensibles ». Cette expérience l’a amené à continuer à photographier d’autres ateliers d’artistes et à faire d’autres portraits d’artistes. En 2010 et 2011, il est en résidence au Maroc à Tanger, ville interlope et cosmopolite, face à la mer, qui avait inspiré Delacroix, Marquet, Matisse et qui avait été le refuge au début des années 50 des écrivains de la Beat Génération avec William Burroughs, Jack Kerouac, Allen Ginsberg. En 2012, il est à nouveau en résidence au Mont-Athos. En 2014, il fait une résidence à Jérusalem pour un projet avec un photographe israélien et un photographe palestinien. Cette même année, il se lie d’amitié avec le plasticien et architecte d’intérieur Jean-Marc Saulnier. D’autres expositions se feront par la suite. A la Galerie Au lac gelé à Nîmes, à la galerie Point to Point également à Nîmes, et à la Chapelle du Carmel à Chalon-sur-Saône sur le thème « Ruines et Vanités » en 2015, montrant son exceptionnel sens du sujet, de la prise de vue et du cadrage. Et on pourrait encore évoquer une exposition sur « André Gide et Uzès » au Musée d’Uzès en 2016, évoquer ses photographies d’intérieurs d’églises et de confessionnaux réalisées à Naples, la ville du miracle de Saint Janvier et du Castel dell’Ovo, en 2001 et 2005, ou encore son voyage en Sicile à la même époque, évoquer son exposition à la Cité Radieuse de Le Corbusier à Marseille en 2018, ou très récemment les photographies qu’il vient de réaliser au printemps 2019 dans l’Ouest américain à San Francisco et Los Angeles.     Thèmes développés de manière sérielle, à l’infini, dans toutes les variantes possibles et imaginables, telle est la démarche artistique et photographique de Jean-Pierre Loubat. Avec une prédilection pour les architectures, les grands espaces, le vide, les natures mortes, les vanités, les lieux habités, hantés par le souvenir des écrivains qui y sont passés, mais aussi ouverture sur le monde de l’art actuel avec ses portraits d’artistes, les photographies de leurs ateliers. Tout un travail qui interroge les rapports entre les lieux, la création, l’espace et le temps.

Joël Kermarrec
Peintre, dessinateur, théoricien

En marge du courant français de la Nouvelle figuration, parfois rattaché à la Figuration critique.

Né en 1939 à Ostende. Enfance à Montauban durant la guerre, puis à Ostende à partir de 1945. Son père administre la librairie Corman d’Ostende. Il est admis en 1959 à l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts à Paris. En 1961, il fait la connaissance des artistes Michel Parmentier, Claude Viallat, Pierre Buraglio et François Rouan. En 1964, il obtient le Prix de Rome de peinture, mais il refuse d’aller à la Villa Médicis, décidant de rester définitivement à Paris. Suite à sa rencontre avec Paul Rebeyrolle, il est introduit dans le milieu de la jeune peinture. Ses premières compositions aux fonds bleus, dorés, rouges, bleu ciel, roses, blanc/or, blanc et noir lui viennent d’une lecture extravagante de deux romans de Gérard de Nerval : «Les Filles du feu» et «La Bohème galante». En 1965, il expose pour la première fois au Salon de Mai. En 1966, il réalise ses premiers bâtons peints placés dans la nature ou posés contre un mur qui lui serviront de «mesure» pour sa peinture et ses dessins. Dessins détruits, déchirés, réutilisés en fragments. En 1968, il peint des nœuds, des formes anthropomorphiques, des formes érectiles, des formes indéfinies, molles ou rigides. En 1969, Jean Laude le fait venir enseigner à l’Université de Paris VIII à Vincennes où il côtoie Michel Foucault, Gilles Deleuze, Jean-François Lyotard, Jean Baudrillard, Hélène Cixous. Premières ardoises relevant de techniques mixtes ou hybrides. En 1972, il  réalise ses empreintes de pantalon accompagnées du «module - type - paterne», son pantalon durci et doré à la feuille d’or : «Mon pantalon». En 1974, il travaille sur les transparences, les ombres portées, les modèles. Première exposition d’objets en tant que pseudo-modèles. En 1975, il réalise ses premières toiles sur le thème de «L’inconstance» inspiré d’une figure de Giotto à la Chapelle Scrovegni de Padoue et il part enseigner à l’École des Beaux-Arts de Marseille-Luminy. En 1976, il entreprend une série de peintures sur le thème de «La bonne face de la Sainte Victoire, le poids de la peinture, la gravitation universelle», intitulé emprunté ironiquement à Cézanne, à Magritte et à la matérialité du peint. Premières peintures non orthogonales. En 1983, œuvres sur le thème du «lapin dans tous ses états», inspirées des jeux de Lewis Carroll et premières œuvres sur le thème de l’Ange au sourire. En 1985, il commence à peindre une série d’œuvres prenant des raies comme modèle. En 1987, il commence à enseigner à l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts à Paris. «Quatre portraits de Barrabas», chacun de forme ovale, associant de manière superposée la peinture et son double sous forme d’un verre gravé au même format. En 1990, premières œuvres sur le thème de Jézabel, l’image du corps interdite. En 1991, il réalise une série de dessins sur le thème de «Pinocchio, au pays de l’éternelle déception des images», faisant entrer la marionnette dans une quête initiatrice jusqu’à aller chercher la lettre de Delphes. En 1993, il réalise une nouvelle série de dessins : «Hallali pour Doel-me à Lessines, aller-retour», réflexion autour de références/modèles magrittiens sur l’illusion de l’image, la trahison des images, et «Chasse aux Mélode, Doel-me & Old mee», dont la cible est Eugénie de Franval et l’univers érotique du Marquis de Sade. En 1999, il réalise une série de grands dessins sur le thème de «La Dame à la cape». En 2002, il entreprend une peinture en hommage à Vélasquez : «Reçu : la peinture et le pouvoir, hommage à Vélasquez». En 2004 - 2006, il peint deux grands tondi titrés «Les deux mondes». L’œuvre de Joël Kermarrec, très personnelle, échappant à toute classification, associe l’onirique, l’analytique et le symbolique dans un jeu permanent de glissements et de juxtapositions. Ses principales caractéristiques sont la diversité de forme des supports (carré, rectangle, losange, ovale, tondo), les collages de fragments de cartes à jouer, de morceaux de dessins déchirés, de plumes de paon ou de geai, les mots dans la peinture, les signes, dont l’esperluette (le & «parce qu’il y a toujours une suite»), les applications de matière picturale, l’association fréquente d’objets, le fait que toute œuvre restée dans l’atelier n’est jamais terminée, ce qui oblige à cataloguer des variantes à l’infini. Mais l’œuvre de Joël Kermarrec est aussi et avant tout un questionnement sur le religieux, les mythes, les croyances. Son travail, axé sur la peinture, propose une relecture iconoclaste de l’histoire de l’art, jouant avec les images, les ambiguïtés visuelles, l’illusion, le simulacre, avec les moyens mêmes de la peinture ou plutôt les artifices de la peinture.
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Exposition Art Image en partenariat avec A2C - Halle ronde de Givry,

du 10 au 26 septembre 2019

Journées européennes du patrimoine

Samedi 21 et Dimanche 22 septembre 2019

 

Salle des mariages de l’ancien Hôtel de Ville :

Jean-Pierre Loubat « Au café de Flore » - & Joël Kermarrec : « Hypnos »

Triforium de l’Église de Givry : Jean-Pierre Loubat « Églises de Naples »

 

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Photos Jean-Pierre Loubat

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