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Chapelle du Carmel à Chalon-sur-Saône
Denis JOURDIN
Bouffons, mages, satrapes et autres quidams

EXPOSITION du 8 au 31 octobre 2025
tous les jours de 14 h à 18 h sauf le mardi
entrée libre
CRÉATION MUSICALE
Vendredi 10 octobre à 19 h 30
Denis Jourdin est peintre et dessinateur, nul mieux que lui peut expliquer son travail à partir des illustrations des journaux populaires du passé.
“Je me sers de la gravure originale comme contrainte, comme ouvroir à l’imaginaire, “Oulipo” pictural qui serait ici un “Oupeipo” ouvroir de peinture potentielle.
Je regarde les pleins, les vides, les hachures de la gravure, comment chaque élément peut se métamorphoser en autre chose. À partir de cette analyse, je dessine au fusain de nouvelles formes qui composent une structure sur laquelle je commence à peindre.
Toutes les scènes, tous les personnages sont imaginés et peints avec différentes techniques, fusain, acrylique, aquarelle, encre…
La phrase qui se trouve sous le dessin, venue directement du feuilleton, est un déplacement.
Je redessine la typographie pour qu’elle fasse partie du dessin. La légende est en décalage avec le dessin pour créer une distorsion. En mode mineur, ce sous-titre propose une petite musique, la touche finale qui donne un trouble polyphonique au dessin et permet de reconstituer une infinité d’histoires. Enlumineur contemporain par la minutie
et la délicatesse des rapports colorés, je fais la chronique des “Très riches Heures” de notre temps troublé. Mes airs de famille vont du livre de la chasse de Gaston Phoebus aux polichinelles de Tiepolo, en passant par les scènes masquées de Pietro Longhi et celles plus tragiques de George Grosz. Dans ce théâtre de la comédie humaine, Pirandello et Thomas Bernhard viennent parfois me rendre visite”.
Denis Jourdin avance donc masqué à la manière des visages de ses personnages. Un siècle plus tôt, James Ensor, le maître des masques, l’aurait encensé.
Jean Binder
Catalogue de l'exposition

La pièce d’une dizaine de minutes pour un musicien,“Volatiles, Bestioles et Compagnie” a
été créée spécialement par Dominique Clément*
pour l’inauguration de :
Bouffons, mages, satrapes et autres quidams.
“J’ai voulu faire rencontrer des éléments d’univers sonores très éloignés :
du claquettement de la cigogne à une mélodie traditionnelle en passant par des sons électroniques, écho de l’univers foisonnant
créé par Denis Jourdin. Détourner des éléments
sonores et musicaux et se laisser surprendre par
des associations et des mélanges qui suscitent peu
à peu un monde musical. J’ai voulu m’approcher
de la posture du peintre : à la fois compositeur
et interprète, la musique s’est construite
par des allers-retours entre l’écriture à la table
et l’interprétation.”
* Dominique Clément est compositeur d’une cinquantaine de pièces largement diffusées en France et à l'étranger.
Musicien de l'ensemble Aleph pendant presque quarante ans, il a enseigné au CRR de Chalon sur Saône puis au CEFEDEM et CNSM de Lyon.
Michèle Coquet
Anthropologue de l’art, directrice de recherche au CNRS
La série constitue en elle-même une œuvre graphique à la grande cohérence de pensée, un univers en soi où les
références littéraires et poétiques jouent subrepticement leur partie, pour qui veut bien aller les débusquer.
Rien de macabre effet dans ces images : nous sommes au spectacle, celui du théâtre, du cirque, de l’arène et plus précisément de la farce carnavalesque avec ses hyperboles et ses caricatures. La fantaisie présente dans ses dessins ne doit pas faire illusion : ils nous invitent, nous les regardeurs attentifs, à nous regarder nous-mêmes.
Le spectacle que nous y découvrons est celui-là même que nous offre notre monde…
Christophe Domino
Auteur, critique d’art
Nous sommes dans le siècle, dans la plèbe bigarrée aux prises avec elle-même. Un siècle très séculier, théâtre mixé de pantomime et de strip-tease, de tragédie et de pantalonnades, d’opéra à quatre sous et d’émeutes sans cause, de rituels souvent assassins et de gourous éclairés.
Un siècle incertain, quelque chose d’un XIXe siècle qui dure, mais aussi un temps de l’Antique, quand le Panthéon avait de l’allure, des temps primitifs et sauvages, barbares, futuristes d’un incessant Moyen âge.
Émilie Daniel
Historienne d’art
Les mises en scènes des dessins de Denis Jourdin mêlent le bizarre, le risible et l’effroi. C’est un univers mâtiné d’étrangeté, créateur d’angoisse où le bouffon est poussé jusqu’au fantastique. On pense au monde tragicomique d’Ubu, aux univers troubles de Kubin et de Kafka.
Des figures grotesques se livrent à d’obscurs rituels disposés dans les praticables de ce “théâtre de la cruauté”.
Christian Davin
Psychanalyste
Cette série de dessins est une invitation à contempler notre propre place dans ce vaste continuum de vie et d’histoire. Les œuvres de Denis Jourdin transcendent le temps et l’espace, appelant à une contemplation active
et à notre introspection profonde sur notre propre existence. Paradoxalement, c’est au travers de scènes parfois proche de l’horreur que transparait un optimisme subtil qui illumine les ombres de l’inconnu. Les corps déstructurés, en proie à la détresse, se redressent souvent avec une force nouvelle, symbolisant la résilience et la capacité de l’humanité à trouver la lumière même dans les moments les plus sombres.


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